Les sapeurs-pompiers béninois sont avérés, depuis plusieurs années, comme le premier secouriste des accidentés au Bénin. Néanmoins, la frivolité et la nonchalance accentuée dont font montre ceux-ci dans l’exercice de leur fonction semblent mettre en doute leur dynamisme. Ce qui amplifierait sans en point les corollaires des victimes.
Une heure d’horloge n’a pas suffi pour que la compagnie de groupement des pompiers secteur d’Abomey-Calavi rallie l’esplanade de l’Université d’Abomey-Calavi (Uac) pour secourir des accidentés. En effet, l’accident du 02 septembre 2017, qui a secoué une vendeuse d’essence et sa fille au rythme d’un véhicule gros porteur désinvolte en face des guichets de banque de l’Uac, a confirmé la nonchalance et la légèreté desdits pompiers. Une confirmation qui intervient après leur non-assistance à une autre vendeuse d’essence accidentée en date du 12 août 2017 aux abords de la parcelle de l’ORTB sis derrière l’Uac.
Ce constat est légion sur toute l’étendue du territoire national. Si ce n’est le répondeur téléphonique qui s’en désole, c’est après une phase interrogatoire qu’ils s’abstiennent de faire le déplacement. Tout porte à croire que les pompiers référés en République du Bénin sous ‘’EBG 1254’’ pour une assistance aux victimes d’accident et aux sinistrés conditionnent la tâche à eux confiée. Et ce, de différentes manières.
L’explication la plus simple tient au fait que, n’eût été la vigilance d’un acheteur, témoin oculaire de l’accident du 02 septembre qui, a su joindre par coup de fil une famille de la victime en exercice sous le drapeau national, aucun sapeur-pompier ne serait venu. La même scène s’est offerte pour le cas de la victime du 12 août, qui a fini par être évacuer par un conducteur de taxi-moto qui, après maints refus a fini par accepter parmi tant d’autres, pour qu’elle bénéficie des premiers soins.
Ainsi, ces différents faits incitent à se demander si tel serait le cas pour tous ceux qui n’ont aucune connaissance dans le corps armé? Qu’est-ce qui pourrait justifier cette démission des pompiers qui semble bafouer le serment prêté? Sans doute, on ne saurait occulter en premier lieu la mauvaise foi de la population à manipuler à son gré le 118 sans raison valable, base d’une méfiance de ces agents de sauvetage. Point n’est besoin de demander si c’est pour autant qu’il faille laisser les victimes dans la souffrance.
Par ailleurs, on ne saurait passer sous silence la mauvaise volonté du Centre National Hospitalier Univeraitaire (Cnhu) d’accompagner le service de ceux-ci. Car à l’observation des faits, l’accueil réservé aux victimes accidentées laisse fort à désirer en raison de ce que sans un parent de la victime, le Cnhu se garde d’offrir une assistance à cette dernière pour des raisons de responsabilité financière. Même pas les premiers soins qui à priori sont à la charge de l’État. Ce qui émousserait toute motivation et toute ardeur de ces agents de sauvetage.
À quoi sert secourir une victime qui ne bénéficierait pas d’une assistance de premiers soins ? Comme ce peut également être le cas, sachant que le véhicule des pompiers de Calavi ne peut alerter convenablement. Alors, quel service d’urgence peuvent-ils offrir ? Dans cette atmosphère de manque de moyens matériels, les agents ne pourront en aucun cas offrir une meilleure prestation quand bien même une volonté se serait nourrir.
Une flexibilité à rectifier
Il n’est plus à démontrer la main forte des pompiers dans la réduction du taux de mortalité dû aux accidents au Bénin. Du coup, le Bénin risque un lourd bilan dans les années imminentes. Ceci, au vu des éventuelles complications que pourraient enregistrer les différentes victimes d’accident en absence des pompiers ou en cas de lenteur à se dépêcher à leur secours. Ce qui accroitrait les barakas de celles-ci de trépasser.
Il s’impose donc une réformation urgente et conséquente du secteur. Par ailleurs, sanctionner la légèreté des pompiers au même titre que le corps de la police est une solution non moins négligeable. Aussi, il est nécessaire de mettre à leur disposition le matériel requis et plus adéquat.
Pourquoi ne pas aussi doter le groupement d’un appareil téléphonique pourvu d’une caméra pouvant sillonner la zone de provenance de l’appel pour s’assurer de l’effectivité du drame. Il est enfin nécessaire de redéployer la compagnie pour le bonheur de la société sachant qu’elle reste concentrée dans les grandes agglomérations et que celles périphériques ne sont pas nécessairement à l’abri des drames.