Le campus d’Abomey-calavi abonde de vendeuses et vendeurs d’aliments de tout genre. Sans entraves, ils circulent et offrent leur service aux étudiants. Mais ce qui préoccupe, est la norme hygiénique qui entoure ces mets. Car, Il nest pas rare de voir des consommateurs trainer des soucis sanitaires après consommation.
Désormais dans le haut lieu du savoir d’Abomey calavi, les 03 centres commerciaux ne sont plus les seuls lieux où l’on peut s’acheter à manger. Dans toutes les rues et coins du campus, des vendeurs et vendeuses d’aliments abondent. C’est le cas ce lundi 31 Août 2017. Du resto U à l’infirmerie du campus, dans lavenue baptisée rue des résidences, plusieurs femmes sont assises, chacune devant elle, des tabourets soutenant de grand plat qui contient entre autres, des arachides, des beignets, du pain au sandwich, des gâteaux… Comme elles, d’autres derrière l’amphi Ouattara, livrent des plats de riz aux étudiants. Mieux, d’autres, notamment des jeunes filles, plus habiles, déambulent dans l’enceinte du campus avec des aliments divers. Cette réalité prend d’envergure au point où, le seuil du campus est devenu un abri pour ces vendeuses. Étudiant en imagerie médicale à l’Epac, Prudencio constate lui aussi cette réalité patente. Il déclare :<<maintenant ce sont les dames qui vendent de l’arachide qui animent le campus>>.Pascal Victorin, étudiant à la Fadesp, renchérit : <<Parfois cest des enfants, surtout des filles, qui se promènent partout pour vendre des sandwichs et autres choses>>
Une activité florissante mais déloyale
Si cette vente d’aliments prend d’envergure chaque jour, c’est parce que cette activité est rentable. Le nombre pléthorique d’étudiants constituant une clientèle abondante. <<C’est pas mal, on vend de l’arachide, ma mère et moi, jusqu’à 7500f par jour. Si on enlève le prix d’achat, on économise environ 2500f par jour>> martèle Denis, assis à un étalage d’arachide à proximité de l’infirmerie. Comme eux, dautres vendeurs trouvent d’énormes bénéfices. Christine E., étudiante, qui varie ses offres atteste ; <<Ça donne, sans mentir !!!>> laisse-t-elle entendre même avant de choisir de ne pas se prononcer sur son chiffre daffaire journalier. Pour les étudiants qui s’approvisionnent grâce à ces marchands ambulants dans les amphis et ruelles et lUac, c’est une alternative et plusieurs raisons expliquent le fait. Tandis que pour certains, ce choix est dû à la distance considérable qui sépare les centres commerciaux des amphis, il s’impose à d’autres pour mieux gérer le temps. Ainsi, Luc T. étudiant en Anglais, préfère payer chez ces vendeurs ambulants juste pour avoir une marge de temps pour relire son cours avant que ne samène un autre enseignant. Néanmoins, une telle activité sur un campus doit s’exercer dans la légalité. Ce qui signifie que ces ventes doivent être autorisées par les autorités compétentes. Mais quasiment, tous les vendeurs approchés en dehors des centres commerciaux avouent, après quelques résignations, ne pas avoir une autorisation d’une quelconque autorité. Ils viennent s’installer anarchiquement soit parce qu’ils ont vu d’autres la faire sans entraves, soit parce qu’ils accompagnent d’autres vendeurs. Dans ce sens, Denis, vendeur d’arachide à proximité de l’infirmerie, accompagne sa mère pendant ces vacances afin de bénéficier des kits scolaires pour la rentrée académique prochaine. D’un autre côté, Christine, révèle avoir emboîté les pas à dautres marchands qui vendent sans entraves <<dans le souci de pouvoir payer les documents de cours>>. Elle précise qu’elle s’adonne à cette activité pendant les pauses ou quand elle n’a pas cours. Plus loin, ce défaut d’autorisation est dû au refus des autorités compétentes nonobstant les maintes démarches que suivent certains vendeurs. C’est ce qu’a fait croire une vendeuse d’ananas, située au seuil du campus lorsqu’elle avoue: <<ils ont refusé de moctroyer une autorisation au motif que le président Talon a interdit l’occupation des abords des routes>>. Un argument qui n’a point ébranlé son vouloir de vendre.
Le timide effort du Cous Ac
Malgré que ces ventes déloyales émaillent le campus, très peu de fois, le Centre universitaire des uvres sociales a pris des mesures coercitives. Sur plus d’une dizaine de vendeurs interviewés, seule la vendeuse d’ananas a notifié que les autorités compétentes viennent saisir, des fois avec des tricycles, ses ananas et bananes. La dernière fois, poursuit-elle, <<j’ai payé 500f avant de reprendre ma marchandise >>. A l’instar de cette vendeuse, d’autres font face qu’à l’indignation de certains enseignants qui interdisent cette activité dans l’enceinte des amphis. <<Ceux à quoi je suis souvent confrontée, cest que les professeurs disent aux étudiants daller sapprovisionner hors les amphis>>, affirme Christelle. Du côté des autorités, toutes les tentatives pour avoir leur avis sur la situation ont été vaines même si plusieurs sources confient qu’elles s’occupent de l’attribution des espaces aux marchands et vendeurs dans les centres commerciaux et non de la qualité des services et mets qu’ils offrent aux étudiants. Toutefois, Ce défaut d’autorisation et de contrôle s’avère dangereux aux consommateurs. Et ce, au-delà du défaut dhygiène qui caractérise ces services, ces aliments causent parfois des soucis sanitaires aux étudiants. Ce qui les empêche de suivre les cours. C’est le cas de Prudencio qui rapporte quaprès avoir pris du sandwich un jour chez une fille, a ressenti toute la journée des malaises et na pu continuer avec les cours de la journée. Par finir dit-il, <<J’ai dû rentrer pour me faire soigner>>. Il aura fait néanmoins une bonne expérience car, il sest résolu, pour éviter tout problème désormais, de s’abstenir de manger partout sur le campus, sauf chez une dame ciblée quil a fini par ciblé pour la qualité hygiénique de son service. Il se pose donc un problème de régulation de ce domaine, et les responsables étudiants doivent y réfléchir tout autant que les autorités du Cous et du rectorat.
Taïwo Ayola ONIONKITON & Emmanuel AZINHOU (stags)